Description
Nous portons en nous une image de l’homme sain. Elle existe d’emblée et se comporte comme un organe qui nous rend réceptifs à tout ce qui est humain. En face d’un enfant déficient, c’est elle qui nous fait prendre conscience de sa nature différente. Ici, la faculté décisive n’est pas la connaissance rationnelle et froide. La sensibilité et même la volonté entrent en jeu, la joie et la souffrance peuvent contribuer à découvrir ce qui est soigneusement dissimulé, le désir de venir en aide permet aussi d’apercevoir l’essentiel. A celui qui le considère comme un être humain au plein sens du terme, et non pas comme un « diminué », parce que ses facultés mentales ou psychiques sont déficientes, un tel enfant apparaîtra sous de tout autres traits. Il reste un Moi humain aussi valable qu’un autre, mais que des obstacles empêchent de se développer et de s’exprimer pleinement dans son corps. L’impuissance de l’âme à s’exprimer n’est pas, et de loin, nécessairement liée à des déficiences physiques. Mais on rencontre bien plus souvent cette insuffisance dans un corps qui ne manifeste aucune anomalie frappante. L’aspect extérieur est souvent normal. Les déviations se manifestent dans l’attitude, les mouvements, le comportement général, les réactions, la prise de contact avec le monde, etc. Cette manière de voir découle de la science spirituelle selon Rudolf Steiner. L’homme y est représenté comme un être doué d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Les rapports qui unissent son entité spirituelle impérissable avec les possibilités d’expression qu’offre le corps physique y sont mis en lumière.
Werner Pache
