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Dynamique de la schizophrénie

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Pour une psychiatrie différente

Description

La traduction que voici fait connaître aux lecteurs français la deuxième édition d’un ouvrage publié déjà en 1967. Il n’a cessé de susciter de l’intérêt dans l’entourage humain des grands malades dont il traite.

Qu’une étude de psychiatre ne s’adresse pas aux seuls spécialistes, rien de plus moderne. L’ouverture pluridisciplinaire est la règle nouvelle pour la recherche scientifique. D’ailleurs, la psychiatrie confine par nature avec l’ensemble des sciences de l’Homme, et se trouve impliquée dans l’organisation des sociétés avancées. Elle est concernée par tout fait aliénant, et toute réflexion à ce sujet la met en cause. C’est dire que la psychiatrie se trouve entraînée vers le désir, croissant à notre époque, de comprendre l’autre, de connaître le pourquoi de la pathologie individuelle et sociale de l’âme humaine.

Seule la connaissance complète de l’être humain permet d’atteindre ce but. L’anatomie est la première étape sur ce chemin, et la rigueur de cette matière devrait servir d’exemple à toutes les disciplines concernant l’Homme. Cependant, l’anthropologie se distingue des autres domaines de la connaissance par l’identité du chercheur et de l’objet de son étude. Cette singularité prive encore l’anthropologie de l’assurance et de l’autorité des sciences confirmées par la mesure. Aussi, pour être compris, notre prochain, et à plus forte raison le malade, attendent toujours des écoles en place une science exacte de l’Homme.

Parmi les auteurs avertis de ce problème, Rudolf Treichler propose un modèle de réflexion sur le processus schizophrénique. C’est un sujet contenant tous les autres sujets de la psychiatrie, car il révèle un mal qui affecte sans exception les aspects essentiels de la condition humaine.

L’originalité du modèle réside dans la référence à une anthropologie intégrant systématiquement tout ce qui est le fait de l’Homme. C’est de l’anthroposophie qu’il s’agit, au sens propre du terme science complète de l’être humain. Le fondateur en est Rudolf Steiner (1861-1925), « philosophe et pédagogue autrichien » selon les dictionnaires. L’œuvre écrite de ce chercheur justifie et décrit la révision épistémologique que les sciences modernes doivent opérer pour être capables d’étudier l’Homme tant visible qu’invisible.

On ne manquera pas de noter la méthode originale suivant laquelle Rudolf Treichler conduit sa démonstration. Les modes de pensée sont voisins de ceux de la philosophie biologique de Goethe, tout en rejoignant sans cesse les cheminements de la science spirituelle, décrite et pratiquée par Rudolf Steiner. Pour en juger à bon escient, il faut pénétrer dans l’intimité de ces démarches cognitives. Mais quoi qu’il en soit, on se rappellera qu’en regard des problèmes restés sans solution, les sciences de notre temps doivent reconnaître, afin d’aller plus loin, les limites et les contraintes de l’intellect asservi à la logique formelle. De même que la maladie tumorale, la maladie schizophrénique demeure un problème en suspens, attendant de la recherche médicale un effort sans précédent.

Dans ce but, et par méthode, Rudolf Treichler exploite à fond quelques faits d’observation consignés par la clinique désormais classique. Ainsi, le phénomène de la dissociation est suivi jusqu’au sein de la molécule protéinique et découvert même dans les théories actuelles sur la schizophrénie. La notion de régression, dépouillée de toute approximation littéraire, est ramenée avec précision aux formes cliniques qui récapitulent à rebours les comportements caractéristiques pour chaque âge de l’évolution psychomotrice humaine. A la régression, observée par tous, l’auteur oppose l’anticipation pathologique sur des stades évolutifs à venir, en situant cette dynamique, elle aussi, par rapport à l’évolution de l’individu et du genre.

Ces détails ne sont cités qu’à titre d’exemple. Bien d’autres symptômes encore sont discutés dans ce texte avec un soin extrême. Qui connaît l’anthropologie steinerienne ne sera pas surpris de noter que la pathologie redoutable du processus schizophrénique est confrontée avec le concept de l’individualité intemporelle, inaliénable et nullement malade elle-même, mais se trouvant aux prises avec l’instrument défectueux de son incarnation.

Il va de soi que la thérapie, finalité de la médecine, tient dans ce livre une place de choix. A ce sujet, l’auteur aborde les idées de notre temps et les moyens mis partout en œuvre. Puis il expose l’apport original de la médecine qui a intégré l’enseignement général de Rudolf Steiner, ainsi que les aperçus médicaux qu’on lui doit. Rudolf Treichler peut faire état de son expérience personnelle, de celle d’autres praticiens encore, et invoquer les observations faites depuis un demi-siècle dans un établissement de soins.

Toutes les ressources thérapeutiques sont ainsi examinées, du médicament jusqu’aux occupations, en passant par l’entretien psychothérapique et les thérapies artistiques. Car aucun moyen de venir en aide au malade ne doit être négligé. Le médecin est appelé à s’engager de toute sa personne, selon la tradition antique qui au guérisseur par l’esprit, sôter, ajoute iatros, le guérisseur par le médicament.

Dans cet ordre d’idées, la mobilisation totale de tous les recours thérapeutiques ressemble à celle que la médecine anthroposophique recommande pour le traitement de la maladie tumorale. Le rapprochement de cette maladie avec les affections mentales remonte à Rudolf Steiner lui-même. Dans l’un comme dans l’autre des cas, la difficulté rencontrée est si grande qu’on ne peut réduire l’ambition thérapeutique à l’alternative simpliste de la guérison ou de l’insuccès. Par contre, la qualité de vie que des traitements parfois bien semblables offrent depuis bien des décennies aux victimes des deux pathologies majeures de notre époque est un critère encore trop méconnu dans l’appréciation des résultats. Seuls les thérapeutes restant auprès du malade peuvent en juger.

La bibliographie de cet ouvrage embrasse le vaste horizon des travaux que Rudolf Treichler a comparés à ses recherches personnelles. On y relève le nom de cliniciens et de penseurs de réputation internationale, ainsi que bon nombre de références à Rudolf Steiner et à ses élèves.

Une liste d’ouvrages cités par l’auteur et traduits en français peut être consultée page 261. Une note rend compte page 15 de quelques choix faits pour transposer en français une terminologie spécifique.

Dr Joachim Berron

Informations complémentaires

Poids 0,419 kg
Auteur(s)

Rudolf Treichler

Langue originale

Allemand

Traduction

Joachim Berron

Edition

Triades 1983

ISBN

2-85248-085-9

Nb de pages

262